27 décembre 2011

6 mots et plus

Je m'en confesse: je suis tombé sous le charme de ce site de micro-histoires: 6mots.com

Côté apparence, il n'a rien de trop attirant; ça semble même sortir d'un coffre à outils circa 1999. Mes excuses aux infographistes.

Et la navigation... Il me semble avoir «flushé» des sites pour pas mal moins que ça! Vraiment rien pour plaire. Encore une fois, mes excuses.

Absolument rien pour plaire, sauf les mots. Et c'est le but, j'imagine. Des histoires, des phrases, des proverbes détournés, toujours avec 6 mots seulement.

Il y a de tout évidemment, et un peu de n'importe quoi....

MAIS il y a de ces perles, véritables petits insectes sauteurs, qui nous bondissent à la figure et nous collent au train pour le reste de la journée. Et on se prend au jeu, de réfléchir à quelques mots, à des images patentées, formulations un peu gratuites, mais qui touchent de temps en temps la cible. 

Et je me surprends à anticiper les prochaines perles de quelques-uns des auteurs que je suis....

Et je me surprends à re-re-découvrir le web poétique, le web artistique, à travers ces grappes de six mots qui renvoient à des auteurs qui renvoient à d'autres référence, qui... qui... qui...

Ça n'a pas de fin. Heureusement que je suis en vacances.




14 décembre 2011

Le bitume de la vie

Une petite pensée pour tous mes zamis et mes zazamies qui se sentent englués dans les sables mouvants et bitumineux de la vie.

Décembre, le mois du manque de lumière! Dur de voir clair au milieu du smog du désenchantement. Et la désillusion est facile quand les nouvelles ne sont guère reluisante.

Je n'ai pas de solutions miracles; je laisse ça à la Boutique TVA.

Il nous reste de se serrer les coudes, de prendre soin de nos voisins, collègues, abonnés twitter et amis facebook.

Et de mettre, quand c'est possible, un peu d'art dans nos vies.

Kyoto

Ah! Kyoto! Kyoto!

La bêtise aura-t-elle une fin?

Grrr. C'est ce que dirait sans doute le chien du peut-être sous-estimé Stéphane Dion.

Anyway. On n'a pas de contrôle sur le destructionnisme de ces conservatristes, mais on a toujours la capacité de poursuivre nos propres actions individuelles pour sauver ce qui peut encore être sauvé.

11 décembre 2011

the WHY CHEAP ART? manifesto

Après avoir inclus, dans l'article précédent, l'image du manifeste du Bread & Puppet Theatre, rédigé en 1984, je transcris ici le texte, et ma traduction approximative en français.

the WHY CHEAP ART? manifesto
PEOPLE have been THINKING too long that
ART is a PRIVILEGE of the MUSEUMS & the
rich.  ART IS NOT BUSINESS !
It does not belong to banks & fancy investors
ART IS FOOD. You can't EAT it BUT IT FEEDS
you. ART has to be CHEAP & available to
EVERYBODY . It needs to be EVERYWHERE
because it is the INSIDE of the
WORLD .
ART SOOTHES PAIN !
Art wakes up sleepers !
ART FIGHTS AGAINST WAR AND STUPIDITY !
ART SINGS HALLELUJA !
ART IS FOR KITCHENS !
ART IS LIKE GOOD BREAD !
Art is like green trees !
Art is like white clouds in blue sky !
ART IS CHEAP!
HURRAH !

Bread & Puppet Glover, Vermont. 1984

manifeste POURQUOI DE L'ART ABORDABLE ?
Les GENS ont PENSÉ trop longtemps que
L'ART est un PRIVILÈGE réservé aux MUSÉES et
aux riches. L'ART N'EST PAS LE COMMERCE.
Il n'appartient pas aux banques et aux investisseurs chics
L'ART EST NOURRITURE. On ne peut le manger, mais il nous
nourrit. L'ART doit être ABORDABLE et accessible à
TOUS. Il doit être PARTOUT parce qu'il est l'INTÉRIEUR du
MONDE.
L'ART APAISE LA DOULEUR !
L'art réveille les dormeurs !
L'ART COMBAT LA GUERRE ET LA STUPIDITÉ !
L’ART CHANTE ALLELUIA !
L’ART EST POUR LES CUISINES !
L’ART EST COMME LE BON PAIN !
L’Art est comme les arbres verts !
L’ART est comme les nuages blancs dans le ciel bleu !
L’ART EST ABORDABLE !
HOURRA !

Bread & Puppet Glover, Vermont. 1984


7 décembre 2011

Diagonal Man

Diagonal Man est un personnage du Bread & Puppet Theatre que j'ai découvert lors d'une visite au site de la compagnie à Glover, au Vermont. C'était en 1992, je crois. À l'époque, ils organisaient encore une espèce de festival annuel, lors du weekend qui tournait autour de la pleine lune du mois d'août. Durant ces années, l'événement attirait facilement une dizaine de milliers de personnes. Sur leur immense domaine, on y voyait des performances politiques présentées partout sur le site par d'anciens membres de la troupe ou des stagiaires.

Le samedi, en fin d'après-midi, la troupe présentait son fameux cirque — Our Domestic Resurrection Circus —, véritable foire ludique avec des marionnettes géantes, des mouvements de foule et des acteurs masqués. Le soir, au coucher du soleil, c'était la parade ou Pageant, une procession où le ton devenait résolument politique, dénonciateur et anticapitaliste. Cette vaste fresque symbolique mettait en présence deux camps bien définis: le peuple exploité d'un côté et le capitalisme de l'autre. Véritable combat de symboles, la représentation se terminait inévitablement avec l'immolation d'un pantin géant représentant le capitalisme/l'injustice/l'exploitateur. Tandis que la marionnette brûlait, la foule criait, applaudissait, et la catharsis était complète.

Au milieu de ces spectacles, la visite du site m'avait permis de découvrir les installations du Bread & Puppet Theatre et surtout de leur immense grange transformée en musée de la marionnette géante façon B & P. Une grande partie de leur historique artistique y était présentée, avec des marionnettes, des masques, des affiches, remontant jusqu'au milieu des années soixante.

Parmi ce fatras, il y avait toute une section consacrée au Why Cheap Art? Manifesto que l'on pourrait grossièrement traduire par Manifeste pour de l'art abordable.


Là, on y trouvait diverses affiches, sérigraphies, cartes postales et toutes sortes de créations que l'on pouvait se procurer pour des prix allant de 25¢ à une cinquantaine de dollars.

Et c'est à ce moment que je l'ai vu, mon Diagonal Man, sur une petite affiche. Je n'ai jamais su toute l'histoire derrière ce personnage, mais il représentait clairement l'individu qui faisait le choix, par son inclinaison, d'aborder la vie avec un regard différent. J'ai acheté cette affiche pour quelques dollars et le personnage m'a habité depuis.

Jubilons dondaine

On n'est pas sorti du bois!

Après le mariage de Kate et Harry,
Après le voyage de noce de Kate et Harry,
Après les portraits de la belle-mère de Kate et mère de Harry,
Après les plans de commémoration de la guerre de 1812 pour défendre l'honneur des ancêtres de Kate et Harry...

On va se payer un jubilé?
«7,5m$ pour célébrer le Jubilé de diamant de la reine en 2012. Encerclez le 6 février 2012 sur votre calendrier» via @danlebla sur Twitter
Le lien ici.

Et les soi-disant pauvres payeurs de taxes, [ceux-là même qui ne sont jamais contents de voir une quelconque intervention gouvernementale dans la société], qu'est-ce qu'ils en disent de celle-là? Moi, si j'étais eux, je dirais:
«Ben, si le marché veut un jubilé, le marché va se le payer»
ou bien
«C'est de la concurrence déloyale envers les entrepreneurs canadiens et canadiennes qui travaillent très forts pour faire vivre leur famille canadien et canadienne»
Misère.

5 décembre 2011

Le bien commun... durable

Après voir lu l'article dans le Le Devoir, disponible ici, je me suis posé la question suivante: et nous, que ferons-nous avant qu'il ne soit trop tard? avant que ces faucheurs de toutes sortes ne détruisent le paysage? Eux, qui sèment le fiel et d'autres idées empoisonnées. Eux, qui cherchent à limiter notre capacité de réfléchir, de critiquer, de s'opposer.

On a souvent parlé de développement durable, mais il y a aussi la destruction durable. Bien que l'on pense spontanément à l'environnement, le concept s'étend tout autant au tissus social et culturel d'une population. La peur est l'outil qui plonge ses racines au travers du conscient pour atteindre l'inconscient et c'est là que les dommages sont les plus durables. Des talibans pakistanais l'ont bien compris. Détruire des écoles de filles et susciter la peur: la recette magique pour effacer pour longtemps les élans vers un changement dans les valeurs. Voir l'article dans Le Monde. Je m'éloigne; nous sommes encore bien loin de tout cela, mais en même temps, tout n'est-il pas une question d'échelle?

Pour revenir à l'article déclencheur, je tique sur une certaine idée de rouleau compresseur qui carbure au soi-disant gros bon sens. Je REFUSE que l'on me considère comme un PAYEUR DE TAXE. Je suis d'abord et avant tout un CITOYEN qui souhaite le bien-être  et l'épanouissement de tous, pas seulement celui de mon-mien portefeuille. C'est ce qu'on appelle le «bien commun»:
«Le bien commun désigne le bien-être ou le bonheur collectif (d'une communauté) ou général (de ses membres) ; ou bien l'ensemble des choses qui sont supposées y contribuer : biens matériels, respect d'autrui, justice sociale...»

Tiré de Wikipédia
Pour toutes ces raisons, je croix que nous devons être vigilants face à une certaine tentation de la facilité qui impose des choix dont le bien-fondé ne durera que le temps d'une vague. Construire demande des fondations et les fondations exigent que l'on se questionne, que l'on réfléchisse, que l'on discute au moins un petit peu, avant d'agir durablement.

Il faut surtout oser prendre la parole et faire en sorte que personne ne se replie avec sa peur et ses doutes. Le porte-voix pour certains, le clavier pour d'autres.